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La résilience urbaine - cadre théorique

QU'EST-CE QUE LA RÉSILIENCE URBAINE ?

La résilience est un long processus défini par la reconstruction de la ville.  En terme de reconstruction on peut penser à la reconstruction de son identité par le biais de l’engagement commun de tous les acteurs. Ce processus s’amorce dans un premier temps avec le rétablissement de la ville. Cependant, c’est à la lumière de sa réponse rapide suite à une catastrophe qu’on peut définir la véritable résilience d’une ville. 

 

Selon Lawrence et Campanella, on classifie le processus de récupération suite à une catastrophe en quatre étapes. La première étape étant la réaction face à la situation d’urgence . À cette étape on fait référence à la capacité de la ville à répondre rapidement durant la catastrophe pour éviter le pire dans le but de cesser rapidement l’état d’urgence. On parle ici de la protection des citoyens, le déploiement des services de secours, l’évacuation des certains lieux et la protection de certaines infrastructures. Durant cette période toutes les activités sont cessées et elle peut durer plusieurs jours ou plusieurs moins selon la gravité de la situation. 

 

La seconde étape est celle qui vise le rétablissement du restaurable suite à l’état d’urgence. C’est durant cette phase qu’on vise à remettre rapidement sur pied les activités de la ville. 

 

Ensuite, la phase de reconstruction vise la reconstruction des infrastructures détruites pour le retour à la normale du roulement économique et social de la métropole. 

 

Finalement, la dernière étape consiste en la reconstruction de la commémoration, l’amélioration et le développement.

Source: schéma de résilience inspiré de Lawrence et Campanella, University Press, 2005

LA RÉSILIENCE DE NEW YORK FACE À LA CATASTROPHE

À l’égard de toutes les actions apportées par la ville de New York suite à l’ouragan Sandy on peut affirmer qu’elle est une ville de plus en plus résiliente. Elle a fait face à un processus semblable à celui démontré ci-haut suite à une catastrophe. En effet, suite au phénomène naturel les acteurs sont intervenus rapidement et la ville avait eu la chance de se préparer en parti pour accueillir l’ouragan. Cependant, celle-ci n’était pas prête à faire face à un phénomène d’une telle envergure. 

 

La ville de New York ayant déjà fait face à l’ouragan Irène ,un an auparavant,  avait eu la chance de mieux se préparer en vue d’un deuxième ouragan. La mise en place d’applications pour les téléphones et le rôle des réseaux sociaux utilisés durant l’ouragan Sandy fut d’une grande aide. En effet, ce fut une première et la préparation a été meilleure. L’état d’urgence déclenchée sur ces applications le 28 octobre et la médiatisation de l’évolution de Sandy a permis d’interpeller un plus grand nombre de personnes pour se protéger.

 

Néanmoins, la ville était mieux préparée pour permettre l’évacuation rapide de certains secteurs, mais elle n’était pas suffisamment outillée pour faire face à un ouragan d’une telle ampleur. 

L'ÉTAT D'URGENCE

Rapidement après la catastrophe, les services d’urgences comme le Fire Department of New York (FDNY) se sont mobilisés pour répondre à la situation. Ils devaient répondre à 10 000 appels par demi-heure et ils sont restés actifs durant 55 jours pour décoincer des gens coincés dans leurs voitures, répondre aux urgences électriques ou aux fuites de gaz dans Manhattan, intervenir aux multiples incendies et pour aider l’évacuation des gens. Plus de 14 000 bénévoles de La Croix-Rouge américaine ont aidé les résidents. L’opérateur électrique ConEdison est aussi un acteur important, car il a rapidement pris en charge le problème du manque d’électricité des 250 000 foyers à Manhattan. Plusieurs autres acteurs importants ont dû se mobiliser entre autres pour répondre à la crise de pétrole et aux eaux polluées pour répondre à l’état d’urgence.

Sources: «Suite à l'ouragan Sandy» HCFDC, 2013.

LE RÉTABLISSEMENT

Avec un bilan des dommages estimés à 71,3 milliards de dollars, l’ouragan Sandy est la deuxième catastrophe la plus coûteuse de l’histoire des États-Unis, après l’ouragan Katrina. Les dommages causés aux réseaux de la MTA sont des plus dévastateurs avec un bilan estimé à 5 milliards de dollars, huit stations de métro sont endommagées et sept tunnels sont inondés. On a dû rapidement remettre en fonction une partie des activités de la ville pour pouvoir recommencer un roulement économique et social normal. On peut penser ici à une résilience quant aux opérateurs d’infrastructures qui ont dû effectuer le pompage de l’eau notamment dans le métro et dans les tunnels pour la remise en fonction des moyens de transport. De plus, la reprise des activités est due à l’efficacité des acteurs pour débloquer des fonds fédéraux.

«Trains pompes» de la MTA

Source: «Suite à l'ouragan Sandy» HCFDC, 2013.

LA RECONSTRUCTION

La réparation provisoire à précipiter le processus de retour à la normale des activités permettant d’éviter le déplacement de quelques populations à long terme. Toutefois, la métropole n’a pas encore réussi à surmonter cette phase pour tous les secteurs. Plusieurs communautés ne sont toujours pas pleinement fonctionnelles, les maisons ne sont pas reconstruites et certains ont de la difficulté à atteindre cette phase de retour à la normale. Le dû des assurances est difficile à obtenir et la majorité des gens n’étaient pas équipés d’assurance inondation. Ils ont peine à se reconstruire et l’augmentation des assurances pour ces nouvelles zones inondables les rend très vulnérables, certains préfèrent aller rester ailleurs. À la lumière de cela on constate qu’il est difficile de parler de résilience urbaine pour tous puisque c’est majoritairement le cas, mais on perçoit de graves problèmes d’équité. On ressent cette négligence face aux communautés moins nanties qui plusieurs années après sont encore munies de murs temporaires comparativement au quartier financier qui est plus rapidement pris en charge.  

Source: AP/SIPA

Source: AP/SIPA

Source: Getty images, Mario Tama

L'AMÉLIORATION

À mi-chemin avec la phase de reconstruction visant un retour à la normale pour tous, la ville de New York commence à pénétrer dans cette dernière phase de développement et d’amélioration. Suite à la catastrophe, le gouverneur Andrew Cuomo avait exprimé le désir de repenser les infrastructures de la ville plutôt que de les reconstruire. Depuis ce temps le concours Rebuils by Design à permis de faire naître un projet de planification des berges de Manhattan comme la Dryline par BIG et la mise en place d’un rapport de recommandation pour la modification des bâtiments par Urban Green Council. 

 

Recommandations pour les édifices commerciaux

Recommandations pour les édifices résidentiels

Sources: Building Resiliency Task Force, Urban Green Council, 2013

Cela dit, la ville de New York est sur le bon chemin pour devenir résiliente. Seulement, sept ans plus tard si un autre ouragan de type Sandy devait atteindre New York pratiquement rien ne changerait. La phase de l’amélioration met du temps à devenir concrète. Pour l’instant les mesures de sécurité que la ville dispose dépendent encore pour la plupart de sacs de sable. Beaucoup de résidents se sentent négligés et leur résilience face à une future catastrophe n’a pas vraiment augmenté. Certains bâtiments ou infrastructures tardent à être modifiés pour répondre aux changements climatiques. 

Source: schéma de résilience inspiré de Lawrence et Campanella, University Press, 2005

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