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Application de la consultation citoyenne

COMPILATION DE 10 ANS DE PROJETS

Avant d’entamer les premiers workshops, les équipes de Big ont d’abord pris connaissance de différents plan dessiné pour certaine partie de Manhattan. Au final c’est une compilation d’une série de plan érigés sur de 10 ans. En superposant ces plans les équipe ont remarqué plusieurs points sur lesquels travailler : Une connexion avec la mer plus importante, des espaces verts plus ouverts, davantage d’équipements public, favoriser les transports en commun et les mobilités douces.

MISE EN PLACE DE WORKSHOPS

Inspiré de : BIG Team. « The Big U »

En travaillant conjointement avec le bureau du Maire et les associations de la rive Est de Manhattan, une série de deux workshops s’est mise en place. Cela a eu pour incidence de rapprocher les habitants du projet et d'en apprendre davantage sur leurs attentes. Sur certains aspects, malgré l’envergure du projet, on peut rapprocher les méthodes employées à celles pratiquées en co-design.

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Les associations ont également eu un rôle décisif dans la réalisation des ces ateliers car ce sont elles qui se sont occupé d’informer les habitants, de permettre aux personnes concernées de se rendre sur les lieux, mais aussi de privatiser des lieux pour que les réunions puissent prendre place. 

 

La rive Est se trouve à être la section la plus hétérogène en terme de communauté. La barrière de la langue a constitué, durant les workshops, une barrière vite dépassée par l’intervention de traducteurs.

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Les équipes ont donc proposé deux workshops : un premier workshop qui a pour objectif de transmettre plusieurs possibilités d’habiter le mur de protection et un deuxième workshop qui prend en compte les remarque du premier pour proposer deux solutions plus définies.

WORKSHOP 1

Le premier workshop était l’occasion pour les habitants de prendre connaissance du projet. Pour les équipes de BIG, l’enjeu était de réussir à transmettre aux différentes communautés un maximum d’informations sur la nature des différents murs de protection proposés. Sept propositions ont été faites. Les équipes ont alors mis à la disposition des habitants une boite à outils à travers laquelle chacun pouvait piocher un type de protection en mousse.

Source : BIG Team. « The Big U »

Inspiré de : BIG Team. « The Big U »

En proposant cette boite à outils, les organisateurs ont cherché à rendre le workshop à la fois plus compréhensible, car cela devient concret et malléable, mais aussi à exciter l’implication des habitants. La boite à outils s’est révélée être un outil ludique et appropriable par tous. 

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Après avoir chacun expérimenté les différentes possibilités qu’offrait la boite à outils, chaque participant devait donner son avis, sous forme écrite, de la pertinence ou non du modèle en mousse.

Source : BIG Team. « The Big U »

Par la suite, les participant ont constitué plusieurs groupes de table qui avaient pour objectif de répondre à la phrase : « Design your waterfront ». À l’aide d’objet en mousse et autres, les participants ont, par table, travaillé sur une carte du quartier fournie par les organisateurs. L’accumulation de ces cartes a permis aux équipes de retenir les points importants souhaités par la majorité des habitants deux quartiers.

Source : BIG Team. « The Big U »

Source : BIG Team. « The Big U »

WORKSHOP 2

Le deuxième workshop a permis à l’organisateur de préciser leur proposition. Suite aux remarques récoltées, deux propositions ont été proposées aux participant. 

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Dans l’ensemble, les méthodes qu’ont employé les équipes de Big se rapprochent de celle que l’on trouve en co-design. Ce qui est étonnant ici c’est que ces méthodes, généralement appliquée à des projets de plus petite échelle, trouvent une pertinence dans un projet à une très grande échelle. Nous l’avons vu, l’implication des associations a eu un impact certain sur le bon déroulement des ateliers, ceux sont elles qui ont tenu le rôle de représentant des communautés et se sont occupées de la logistique tout au long du processus. Dans une perspective de résilience, la collaboration avec les habitants a semblé dans un premier temps nécessaire puis pertinente. Tout l’enjeu pour les équipes de Big résidait dans la réussite des échanges avec l’habitant. C’est pourquoi en favorisant la compréhension et l’implication des habitants via l’utilisation d’outils ludiques et la récolte d’avis plus personnels, les workshops ont permis de déboucher sur des propositions cohérentes avec une réalité physique et sociale. Suite à ce premier travail, Rebuilding Design et le bureau du Maire ont incité les équipes à entamer le même processus avec la section 2 du projet. À l’heure qu’il est la section 3 ne semble pas être élaborée de la même manière. Ici la participation citoyenne a été mise de coté pour un projet d’avantage tourné vers des objectifs lucratifs et touristiques.

CRITIQUE DE LA DÉMARCHE 

Au vu des sources théoriques développées dans notre cadre théorique, nous proposons de définir, dans cette partie, l'importance que la participation citoyenne a eu dans le Projet de la Dryline. Bien qu’une partie du projet ait, à première vue, favorisé une participation citoyenne importante, nous pouvons tout de même requestionner, si ce n’est qualifier, les méthodes qui ont été employées pour mener à bien cette participation. 

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Tout d’abord, il faut rappeler que, si une partie du projet (C1) s’est trouvée in fine beaucoup influencée par les citoyens, les débuts du projet ont, eux, été beaucoup critiqués, notamment sur le rapport qu’avaient les organisateurs avec les citoyens.  Au cours de la conception, le manque de participation citoyenne a été critiqué. Dans cette première phase, la participation citoyenne peut-être qualifiée de nulle. Nous ne sommes ni dans de l’information, ni dans la thérapie et ni dans la manipulation, pour se référer au cadre théorique de Sherry Arnstein, mais dans une absence de communication et donc, d’une possible participation. Par contre, par la suite, la demande importante des habitants et l’influence du bureau du Maire ont favorisé le dialogue et dirigé les équipes vers une stratégie de participation citoyenne. Cette dernière a pris forme au travers de différents types de rencontres : réunions communautaires, réunions de résident, portes ouvertes, workshop, etc. 

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Au cours du projet, la participation citoyenne a vu le jour sous différente formes, allant d’une communication très informelle et impliquante, jusqu’à de véritables ateliers de workshop où le citoyen est inclut dans la réflexion et la création. 

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Jusqu’à aujourd’hui, on compte environ 70 rencontres entre organisateurs et citoyens qui s’étalent sur une durée de 3 ans. Si l’on se réfère à notre cadre théorique, on peut noter que cette longévité dans le temps d’ateliers et de meetings porte en faveur d’une participation citoyenne relativement positive, allant jusqu’à ce que qualifie Sherry Arnstein de Partenariat.

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Les premières rencontres ont été marquées par la réalisation de Workshop avec deux temps forts. Le premier temps fort s’est déroulé lors du premier workshop où les citoyens ont d’abord été informés d’où en était le projet, et que leur participation ne pouvait plus attendre. C’est donc une première étape d’information qui a été réalisée. Durant cette étape, les équipes ont pris en compte le fait que cela s’adressait à plusieurs communautés et ont fait appel à des traducteurs. L’un des objectifs semble être, dans un premier temps, compris par le plus grand nombre. Il n’y a là aucune ambigüité et on veut tendre vers un maximum de clarté. La deuxième étape de ce temps fort a été la présentation de la boite à outils. Si l’on cherche à être critique, on peut affirmer que les organisateurs ont présenté des formes et des possibilités sans en avoir concerté avec eux. Par contre, dans un tel projet et avec une telle question d’ingénierie – cf. infrastructure protectrice – il semble naturel de laisser cette partie de la réflexion aux corps de métiers correspondants. En revanche, ce qu’il faut souligner, c’est la façon ludique dont les solutions ont été amenées. Ici aussi on est dans une optique où la transmission du message doit être optimale. Mais, c’est aussi après avoir présenté la boite à outils que les organisateurs ont fait appel à l’avis des citoyens sous la forme de formulaires et de rencontres. Enfin, la dernière étape de ce premier temps fort a été la réalisation, en groupes, de tables de cartes de leur quartier. Ici, l’implication des habitants est poussée un peu plus loin car on implique le citoyen dans une démarche créative qui stimule et excite son implication dans le projet. Il faut néanmoins souligner que le citoyen est impliqué, par contre, il se peut que sa proposition ne soit pas retenue en intégralité, c’est plutôt une combinaison et une récolte de l’ensemble des propositions qui fera émerger les solutions souhaitées. 

 

Le deuxième temps fort est celui du workshop 2 où là, une nouvelle présentation des avancés des équipes est faite et où les propositions précédentes ont été revues en fonction des avis récoltés au premier workshop. Dans ce deuxième temps fort, on est retourné dans une situation où le citoyen peut encore donner son avis, mais où son implication créative dans le projet est relativement diminuée.

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Dans ces deux temps fort on observe une participation citoyenne proche de ce qu’appelle Sherry Arnstein la Conciliation. Autrement dit, on est dans une situation où le citoyen commence à être impliqué dans les choix qui seront pris, mais ce n’est pas lui réellement qui prend le choix ; il l’influence seulement. Aussi, la présence de seulement deux workshops décisifs pose la question du nombre de participants pour le nombre d’habitants total. C’est peut-être aussi les limites d’un projet d’une telle envergure. Tendre vers une participation citoyenne optimale est rendu difficile par la taille du projet, considérant le nombre de personnes que cela va toucher. 

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Après ces deux workshops, la participation citoyenne s’est, en grande partie, déroulée à travers des meetings qui avaient pour objectif de communiquer sur l’avancement du projet. La discussion lors de ces réunions était possible surtout en fin de session, comme peuvent le montrer les PDF de présentation que nous avons trouvés. Selon nous, si les premiers workshops ont placé la participation citoyenne sur un niveau relativement haut, cette série de meetings a tout de même permis de garder, sur une très grande durée, un lien important avec les citoyens. 

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De plus, au fur et à mesure des workshops, les organisateurs ont rappelé à chaque réunion les remarques qui leur ont semblé pertinentes et lesquelles ont été retenues. C'est ce qu’ils appellent, dans leur PowerPoint, les points clés. On peut faire comme première remarque ici que généralement, les réponses retenues sont aussi issues d’une logique de vote où le plus grand nombre est retenu. Mais ce rapport au chiffre ramène aussi à se demander à partir de quel moment le nombre de participants reflète une volonté majoritaire ?

Source : BIG Team. « The Big U »

Source : BIG Team. « The Big U »

La communication envers le citoyen semble avoir été un point d’ordre du projet. En effet, la mise en place d’un site internet, toujours en activité, permet à n’importe qui d’accéder à l’ensemble des réunions et workshop faits à ce jour. Une adresse mail est également toujours active et on peut aisément leur écrire si l’on veut rester informé ou émettre une suggestion. Cette donnée permet de réaffirmer, avec plus de force, la volonté des équipes à garder un contact constant avec les citoyens. 

 

Avec un projet d’une telle envergure, il est difficilement envisageable de prévoir une participation optimale. Trop de facteurs entrent en compte, trop de surfaces, et une complexité des infrastructures importante. Selon nous, les organisateurs ont cherché à tendre vers un participation optimale : la pluralité des rencontres, la qualité de certaines et la volonté de communiquer un maximum sur l’avancement du projet en témoigne.

 

Aussi il faut rappeler que l’implication d’organismes intermédiaires et associatifs tel que LES Ready ont permis, par moment, de contacter les citoyens et on participé à la logistique des rencontres et workshops. Selon nous, la volonté d’inclure les citoyens au projet a été possible grâce à l’action d’organismes intermédiaires, mais aussi grâce à la segmentation des opérations tout le long du développement du projet. Cette segmentation a, en effet, permis de maximiser le ciblage des interventions et des rencontres. Il est néanmoins difficile de connaitre le nombre exact de participants. Ont-ils été suffisamment nombreux ? Étaient-ils de différentes classes sociales ?

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Aujourd’hui le projet est encore en cours et des réunions sont toujours d’actualités, la dernière datant du 25 Novembre 2019, et nous avons pu remarquer que l’implication citoyenne est toujours de l'avant puisque des réunions autour de la plantation d’arbres par des bénévoles sont en cours. Une autre manière d’impliquer le citoyen dans la construction du projet, mais est-ce que cela suffit pour dire que le citoyen est inclus dans le système de décision ?

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